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Haïti: Saut-d'Eau explose
Poussière, chaleur, bousculades, foule, promiscuité..., Saut-d'Eau fait figure d'un vaste marché en ce jour de la Notre-Dame du Mont Carmel. Le flot de visiteurs qui déferle sur la Ville-Bonheur depuis début juillet fait plutôt l'affaire du petit commerce informel au détriment de tout souci de tourisme.
Saut-d'Eau est en fête. 16 juillet ramène un grand jour pour beaucoup d'Haïtiens : la Mont-Carmel. C'est la semaine des grands pèlerinages pour certains et des grandes découvertes pour d'autres. Depuis début juillet, la Ville-Bonheur n'a pas manqué d'accueillir ses nombreux visiteurs. 300 000, 400 000 ou 600 000 ? Même la mairie n'arrivera pas à avancer de chiffres. Et la vie n'est pas facile dans ce lieu où la musique, toutes tendances confondues, les jingles, la poussière, la chaleur, les bousculades et la promiscuité du petit commerce trop envahissant fatiguent même les plus robustes.
« On se prépare à se colleter avec les difficultés d'après-fête », lâche Robert Sténio Jean-Baptiste, maire adjoint de Saut-d'Eau pour exprimer les inquiétudes soulevées par cette pléthore de visiteurs dans les rangs des élus de la commune. Les problèmes provoqués, chaque année, par l'absence d'infrastructures sanitaires préoccupent l'élu de la Ville-Bonheur. « Les Saudelais sont confrontés chaque année à une vague d'épidémies suite aux festivités », déplore M. Jean-Baptiste qui fait mention de fièvre, de diarrhée, de grattelles...
L'augmentation des prix des produits agricoles reste une autre grande préoccupation d'après-fête pour l'édile saudelais. « On enregistre toujours, après la Notre-Dame, une pointe de famine dans la région en raison de la vente à outrance des produits », dit-il, appelant les autorités centrales et les organismes privés à venir collaborer de manière à chasser cette tendance.
1 200 000 gourdes: c'est le budget des festivités. M. Jean-Baptiste déplore la lenteur mise pour débloquer ces fonds. Jusqu'à mercredi, l'enveloppe promise n'avait pas encore été remise aux autorités municipales pour les préparatifs des festivités, selon le maire. « Que peut-on faire du peu de fonds qui n'arrive que quelques heures d'une célébration qui se propose d'accueillir des responsables municipaux, des membres du gouvernement et des parlementaires», se demande-t-il.
Les 30 petites chambres d'hôtel disponibles sont déjà occupées depuis près d'un mois. Les maisonnettes riveraines sont louées en cette occasion à prix fort. La grande foule fait le va-et-vient dans le petit bourg qui ne mesure qu'une dizaine de kilomètres carrés.
L'absence d'infrastructures de service complique la vie de ces visiteurs venus chacun pour une raison différente. En dépit de la distance qui sépare la Ville-Bonheur de Mirebalais, les soixante chambres d'hôtel qui y sont plantées ne sont plus disponibles.
« Le manque d'investissements est un problème criant dans la région », se désole le maire de Mirebalais, Lochard Laguerre, qui déplore le fait que l'argent des milliers de visiteurs ne peut pas y être dépensé.
Il n'y a ni cybercafé, ni bar, ni restaurant, encore moins un parking. Tout se fait dans l'informel. Le transport se fait à moto, moto qui file sans trop de souci au milieu des bandes compactes de rara. Entourés d'espaces boisés par endroits, seuls les sites naturels sont disponibles.
Heureusement qu'il y a une percée qui mène à la rivière La Terme. Les fêtards s'y donnent à coeur joie. Une autre valeur extraordinaire ajoutée à la fête ! La Mont-Carmel n'a pas su tenir ses promesses cette année. Les grands chantiers annoncés pour améliorer pas moins de cinq sites naturels dans cette ville mythique n'ont pas encore été mis en oeuvre. En attendant l'année prochaine.
Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
Poussière, chaleur, bousculades, foule, promiscuité..., Saut-d'Eau fait figure d'un vaste marché en ce jour de la Notre-Dame du Mont Carmel. Le flot de visiteurs qui déferle sur la Ville-Bonheur depuis début juillet fait plutôt l'affaire du petit commerce informel au détriment de tout souci de tourisme.
Saut-d'Eau est en fête. 16 juillet ramène un grand jour pour beaucoup d'Haïtiens : la Mont-Carmel. C'est la semaine des grands pèlerinages pour certains et des grandes découvertes pour d'autres. Depuis début juillet, la Ville-Bonheur n'a pas manqué d'accueillir ses nombreux visiteurs. 300 000, 400 000 ou 600 000 ? Même la mairie n'arrivera pas à avancer de chiffres. Et la vie n'est pas facile dans ce lieu où la musique, toutes tendances confondues, les jingles, la poussière, la chaleur, les bousculades et la promiscuité du petit commerce trop envahissant fatiguent même les plus robustes.
« On se prépare à se colleter avec les difficultés d'après-fête », lâche Robert Sténio Jean-Baptiste, maire adjoint de Saut-d'Eau pour exprimer les inquiétudes soulevées par cette pléthore de visiteurs dans les rangs des élus de la commune. Les problèmes provoqués, chaque année, par l'absence d'infrastructures sanitaires préoccupent l'élu de la Ville-Bonheur. « Les Saudelais sont confrontés chaque année à une vague d'épidémies suite aux festivités », déplore M. Jean-Baptiste qui fait mention de fièvre, de diarrhée, de grattelles...
L'augmentation des prix des produits agricoles reste une autre grande préoccupation d'après-fête pour l'édile saudelais. « On enregistre toujours, après la Notre-Dame, une pointe de famine dans la région en raison de la vente à outrance des produits », dit-il, appelant les autorités centrales et les organismes privés à venir collaborer de manière à chasser cette tendance.
1 200 000 gourdes: c'est le budget des festivités. M. Jean-Baptiste déplore la lenteur mise pour débloquer ces fonds. Jusqu'à mercredi, l'enveloppe promise n'avait pas encore été remise aux autorités municipales pour les préparatifs des festivités, selon le maire. « Que peut-on faire du peu de fonds qui n'arrive que quelques heures d'une célébration qui se propose d'accueillir des responsables municipaux, des membres du gouvernement et des parlementaires», se demande-t-il.
Les 30 petites chambres d'hôtel disponibles sont déjà occupées depuis près d'un mois. Les maisonnettes riveraines sont louées en cette occasion à prix fort. La grande foule fait le va-et-vient dans le petit bourg qui ne mesure qu'une dizaine de kilomètres carrés.
L'absence d'infrastructures de service complique la vie de ces visiteurs venus chacun pour une raison différente. En dépit de la distance qui sépare la Ville-Bonheur de Mirebalais, les soixante chambres d'hôtel qui y sont plantées ne sont plus disponibles.
« Le manque d'investissements est un problème criant dans la région », se désole le maire de Mirebalais, Lochard Laguerre, qui déplore le fait que l'argent des milliers de visiteurs ne peut pas y être dépensé.
Il n'y a ni cybercafé, ni bar, ni restaurant, encore moins un parking. Tout se fait dans l'informel. Le transport se fait à moto, moto qui file sans trop de souci au milieu des bandes compactes de rara. Entourés d'espaces boisés par endroits, seuls les sites naturels sont disponibles.
Heureusement qu'il y a une percée qui mène à la rivière La Terme. Les fêtards s'y donnent à coeur joie. Une autre valeur extraordinaire ajoutée à la fête ! La Mont-Carmel n'a pas su tenir ses promesses cette année. Les grands chantiers annoncés pour améliorer pas moins de cinq sites naturels dans cette ville mythique n'ont pas encore été mis en oeuvre. En attendant l'année prochaine.
Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
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